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EXPOSÉ DES TITRES
ET
TRAVAUX SCIENTIFIQUES
D r J. E. ABELOUS
PARIS
HENRI JOUVE
IMPRIMEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
15, rue Racine, 15
1892
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TITRES UNIVERSITAIRES
Aide de physiologie à la Faculté de médecine de Mont¬
pellier (concours 1885).
Préparateur de physiologie à la même Faculté, 1886.
Docteur en médecine (juillet 1888), Lauréat de la
Faculté de Montpellier : prix Fontaine (concours de thè¬
ses), honoré d’une lettre de félicitations du Ministre do
l’Instruction publique, décembre 1889.
EXPOSÉ
TRAVAUX SCIENTIFIQUES
TRAVAUX
Recherches expérimentales sur les microbes de Ceslomac
à l'étal normal et leur action sur les substances alimentai¬
res. Thèse de doctorat couronnée par la Faculté de Mont¬
pellier (prix Fontaine) et honorée d’une lettre de félici-
— 6 —
mac à l’état normal n’avait encore été fait. J<ai pu isoler
16 espèces, dont 7 connues, savoir : la sarcina ventriculi,
le bacillus pyoeyaneus, le baclerium lactis œrogenes d’Es-
cherich, le bacillus mblüiSi le.bacillus myuyldes, le baeillus
amylobaclcr et le vibrio rugula.
Les 9 autres espèces que je n’ai trouvé décrites nulle.
part ont été désignées par lès lettres A, B, G, D..., etc. ;
elles comprennent : un çoccus et 8 bacilles. J’ai constaté
que les microbes résistaient tous à l’action d'un suc gas¬
trique artificiel à 1 gr. 70 d’H cl pour 1000 pendant un
laps de temps qui dépasse de beaucoup la durée moyenne
de la digestion gastrique. La plupart d’entre eux conti¬
nuent même à se développer dans un bouillon acidifié
par 1 gr. 70 d’H» 1 pour 1000.
10 de ces micro-organismes sont en outre des anaéro¬
bies facultatifs, un est un anaérobie pur, c’est le vibrio
Plusieurs de ces microbes ont été d’ailleurs trouvés, par
M. Vignai dans les matières fécales:
J’ai étudié l’action de chacun de ces microbes sur des
substances alimentaires stérilisées : lait écrémé, albiU
mine de l’œuf cuite, fibrine, gluten, lactose, saccharose,
glucose et empois d’amidon.
Voici les résultats généraux de ces expériences :
CONCLUSIONS :
A. — Il existe dans l'estomac à l’état normal des mi¬
cro-organismes nombreux.
B. — Tous ces microbes exercent, in vitro, une action
plus ou moins rapide, plus ou moins énergique sur une
ou plusieurs substances alimentaires.
C. — La durée moyenne de la digestion stomacale est
trop courte et la réaction du milieu trop acide pour per
mettre à ces microbes d’intervenir dans la digestion gas.
trique normale.
D. — Entraînées dans l’intestin avec le chymeces bac¬
téries trouvent là un milieu favorable et c'est là que se
trouve le véritable théâtre de leur activité.
Doit-on se ranger à l’opinion de Pa3teur qui considère
le rôle des ferments figures de l’intestin comme absolu¬
ment prépondéranl?.Pour ma part, je considère cette con¬
clusion comme peu physiologique, et s ans nier l’influence
considérable des microbes dans les processus digestifs et
les phénomènes de la putréfaction intestinale, je pense
qu’il est impossible de mettre en parallèle leur activité et
l’activité si grande des ferments solubles normaux
des glandes digestives. Le rôle dos micro-organismes est
surtout un rôle adjuvant accessoire à l’état normal.
i° La doctrine microbienne et la physiologie de l'appch
reü digestif (Gazette hebdomadaire des sciences médicales
de Montpellier, novembre 1888).,
2“ Les microbes de l’estomac à l’étal normal et leur
action sur les substances alimentaires.
Note présentée à la Société de biologie, 9 février 1889.
Note présentée ù l’Académie des sciences, par J/, Schül-
dans le laboratoire deJVl. le professeur Ch. Richet, les
conseils que ce maître éminent a bien voulu me donner
m’ont permis de poursuivre les travaux suivants.
Que M. Ch. Richet veuille bien agréer l’expression de
la reconnaissance d’un élève très respectueux.
1” Action des antiseptiques sur le ferment saècharifiant du
pancréas. Doses antiseptiques et anlizymotiques (Société
de biologie, 21 mars 1891).
Les ferments solubles en général et le ferment diasta¬
sique du pancréas en particulier présentent une grande
résistance vis-à-vis des antiseptiques.
En d’outres termes les doses anlizymotiques, c'est-à-dire
que peuvent supprimer l'activité du ferment soluble, sont
toujours de beaucoup supérieures aux doses antiseptiques.
Ou comprend l’importance de ce fait : on peut; grâce
aux antiseptiques, dissocier l’action des bactéries de celle
du ferment soluble dans les digestions artificielles et
reconnaître ainsi les produits de l’action des ferments figu-
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menls pancréatiques eux-mêmes et non aux microbes,
I uisque le glucose apparaît dans les digestions aseptiques.
V Note stvr l'existence de ferments digcslifs dm s les œufs
de crustacés marins. Société de biologie, 25 avril 1891.
En collaboration avec M. Heimj..
Il existe dans les œufs d’un grand nombre de crustacés
marins que nous avons examinés : maia squinado (arai¬
gnée de mer), plalycardnus pagurus (tourteau), portunus
jvber (étrille), galathœa slrigosa (galathée) :
.1" Un ferment diastasique saccharifianl ;
2° Un ferment peptonisant (trypsine);
2° Un ferment inversif.
De plus l’extrait aqueux ou glycérique de ces œufs
émulsionne les graisses et les saponifie en partie au bout
L’activité, ou, si l’on veut, la quantité de ces ferments
est en raison directe du degré de maturité des œufs.
C’est la première fois, croyons-nous, qu’on a signalé
l’existence des trois principaux ferments digestifs dans les
œufs. Krükenberg a signalé il est vrai une pepsine dans
l’oeuf de poule, le ferment pepsique qu’il a trouvé agis¬
sant dans un milieu acidifié à 5 pour 1000. Nous avons
cherché ce ferment dans l’œuf de poule, nous n’avons pu
;e trouver. D’ailleurs, existèrait-il, qu’étant donnée la
quantité d'acide en présence de laquelle seulement il
peut agir, il est plus que probable que son rôle dans les
Quoi qu’il en soit ces faits signalés par nous permettent
d’établir un rapprochement très intéressant et qu’on
pouvait , prévoir entre l’évolution de l’œuf fécondé et la
germination des graines. L’existence de ferments digestifs
dans les graines est connue depuis longtemps. Il est pro-.
8* De quelle nature est la paralysie qui se manifeste
après injection de sang de grenouille acapsuléc ou après
la destruction des deux capsules? Cétte paralysie rap¬
pelle beaucoup la paralysie curarique. Elle porte en effet
sur les terminaisons des nerfs dans les muscles comme
nous nous en sommes assurés en répétant l’expérience
classique de Cl. Bernard (ligature d’une patte postérieure
au-dessous du sciatique)! Ajoutons cependant que l’irri¬
tabilité musculaire paraît un peu plus atteinte que dans
l’intoxication curarique.
Si nous faisons la synthèse de tous ces faits nous pou ■
vons conclure :
1° La mort des grenouilles à la suite de la destruction
des capsules surrénales est la conséquence de l’accumulation
dans l'organisme de substances toxiques qui normalement
sont modifiées, neutralisées ou détruites par un produit
de sécrétion interne que les capsules surrénales déversent
dans le sang.
Ces substances toxiques principalement curarisantes
sont produites au cours des échanges chimiques et pro¬
bablement au cours du travail musculaire.
Nous avons remarqué en effet que les grenouilles fati¬
guées par des mouvements réactionnels provoqués meurent
beaucoup plus vite. M. Albanese arrive lui aussi à la mè¬
mè conclusion que nous sur ce point.
Nos expériences ont porté à peu près exclusivement sur
les cobayes : le cobaye doit être considéré comme l’ani¬
mal de choix pour l’expérimentation sur les capsules à
cause du volume de ces organes (le tiers du rein en
moyenne) et de l’absence à peu près constante de çapsu-
Nos expériences au nombre d’une centaine sont confir¬
matives des expérences de Brown-Séquard quant à la du¬
rée de la survie des cobayes après la double capsulectomie.
bres postérieurs, l’excitation faradique du sciatique m
vulsivçs qui apparaissent parfois cnqz
Ces faits nous permettent d’étendre
les amoraux opérés,
aux mammifères les
L’importance fonctionnelle très grande des capsules sur -
rénales ressort nettement de nos expériences.
Ce sont des glandes vasculaires sanguines destinées à éla¬
borer des substances de nature encore inconnue, mais don t
l'existence est certaine et qui sont indispensables à la vie. Ce
sont en effet des substances anlitoxiques qui neutralisent,
modifient ou détruisent des matières toxiques se produi¬
sant au cours des échanges nutritifs et spécialement du tra¬
vail musculaire.
4 mai 1892.